Dans les séries éliminatoires 2015 qui se sont arrêtées mardi pour le Canada, Michel Therrien nâa eu de cesse de changer ses trios, ce qui a dâailleurs largement alimenté les discussions des commentateurs sportifs et des partisans. Il faut dire que cette stratégie nâest pas uniquement mise en avant lors des séries, câest véritablement dans le style de Michel Therrien de « brasser continuellement sa soupe pour ne pas quâelle colle dans le fond » pour ainsi dire.
Il sâagit dâune stratégie intéressante qui sâapplique également au niveau des ventes. Ce que Michel Therrien fait et qui doit aussi être fait dans une équipe de vente, câest dâempêcher la complaisance de sâinstaller.
2 raisons de ne pas laisser la complaisance sâinstaller
1. Créer un inconfort permanent
Cet inconfort constant permet de garder les joueurs à lâaffût, avec les sens aiguisés et ainsi éviter un état de stabilité. Quand cette stabilité sâinstalle, il y a une tendance à opérer en mode pilotage automatique. Ce fonctionnement automatique va en général amener à prendre des raccourcis ou couper les coins ronds sur certains détails qui sont pourtant les clés du succès.
2. Développer la tolérance à lâinconfort
En étant constamment dans des situations où lâadaptation est nécessaire, lâinconfort devient une seconde nature. Ceci permet aux joueurs de sâadapter beaucoup plus rapidement aux changements et dâêtre performants plus rapidement.
3 façons dâéviter la complaisance dans les équipes de vente
Leaders et gestionnaires des ventes vont avoir tendance à se dire « Si jâai une formule où mes joueurs produisent et sont efficace, jâai la bonne recette, ne changeons rien ». Je pense que câest une erreur. Le rôle des leaders aux ventes est de trouver des stratégies pour ne pas que la complaisance sâinstalle.
Attention : il faut éviter de faire une transposition littérale de la stratégie de lâentraîneur-chef du Canadien, qui voudrait dire changer les vendeurs de rôle.
1. Changer la rémunération
La rémunération est généralement quelque chose que les vendeurs nâaiment pas voir changer. Cependant prise dâun point de vue de gestion, la rémunération doit sâaligner avec ce qui est attendu des vendeurs en termes de résultats.
En changeant la rémunération, les dirigeants vont faire travailler leurs représentants de façon différente. Câest comme changer son programme dâentraînement pour faire travailler des groupes musculaires différents, améliorer lâendurance ou encore travailler la puissance.
Ceci signifie quâil y a une date dâexpiration sur un plan de rémunération. Les changements dans la rémunération vont créer un inconfort passager qui va amener les représentants à faire les activités qui vont leur permettre dâavoir une rémunération satisfaisante et également de développer un état dâesprit qui peut se résumer à : « peu importe combien je suis payé, je vais toujours réussir à faire de lâargent parce que je suis compétent, pas parce que jâai un avantage donné par le plan de compensation dans lequel je suis actuellement ».
2. Changer le point de mire et les indicateurs suivis
Une autre façon de créer de lâinconfort et éviter que la complaisance ne sâinstalle est dâajuster le focus sur des indicateurs différents de mois en mois ou de semaine en semaine.
Par exemple, en fonction de ce qui se trouve dans le pipeline, vous pouvez décider de mettre la priorité de votre équipe sur les indicateurs du haut de lâentonnoir comme les appels de prospection, le nombre de rendez-vous avec de nouveaux prospects. Le mois suivant, le focus sera davantage sur le bas de lâentonnoir, les ratios de conversion et le mois suivant, les ratios de conclusion. Ensuite, la priorité peut se déplacer sur lâobtention de références. Un autre aspect peut être la durée du cycle de vente et le temps nécessaire pour conclure une opportunité.
Il y a donc de nombreuses avenues pour travailler sur ces indicateurs variables pour maintenir un niveau dâinconfort qui pousse à lâadaptation et à ne pas tomber dans la routine.
3. Ãlever le niveau dâattentes et dâexigence
Comme dans une équipe de hockey, même quand il y a des victoires, il faut systématiquement viser plus haut. Le fait de constamment élever la barre des attentes évite la complaisance.
Dâailleurs, cette approche fait partie dâun des deux premiers ingrédients nécessaires pour être capable de transformer une force de vente. Aucun leader des ventes ne devrait être satisfait de ce que fait son équipe comme performance sâil veut être capable de faire croître les ventes et les revenus.
Crédit photo : http://www.habsaddict.com/